Découvrir Le Quiou : balade bucolique à travers le temps
Autrice : Amélie Blandeau Publié le : 27 mai 2025 Lecture : 5 min
Quand on se rend au Quiou depuis Rennes, on suit ce genre de trajet où l’on semble, à chaque croisement, s’enfoncer sur une route toujours plus étroite, plus cabossée. Puis, au détour d’un énième virage, on se découvre sur une crête et le paysage costarmoricain s’étend subitement à perte de vue. La variété des éléments offre un panorama riche, alternant bosquets et bocages, habitations et arbres remarquables. On s’émerveillerait volontiers plus longtemps sur ce paysage vert et vaporeux mais la route est toujours aussi étroite on ne peut s’y arrêter. Très vite, on entre dans la bourgade située à deux pas de Dinan.
La villa gallo-romaine comme porte d'entrée
Il est possible que vous entendiez parler du Quiou la première fois pour son site gallo-romain qui permet de découvrir les vestiges d’une villa du 1er siècle. Si les murs ont disparu, les fondations restantes permettent d’embrasser du regard l’importance de la bâtisse. Les vestiges de cette villa en font l’un des sites les plus importants de Bretagne. Découverte au milieu des années 90 par les agriculteurs qui exploitaient la parcelle, sa présence a été confirmée par une vue aérienne faite lors d’un épisode de sécheresse. Des fouilles de l’INRAP ont eu lieu sur une longue période de 2000 à 2018. Les villa gallo-romaines étaient le fief d’une riche famille gauloise vivant « à la romaine » et dirigeant une grande exploitation agricole. Les bâtiments abritaient en partie l'habitation et des dépendances à usage agricole. Celle-ci se découvre en libre accès et l’association Pierres vivantes y propose régulièrement des visites guidées
Du chemin de fer au chemin vert
Une fois que vous aurez tourné la page gallo-romaine, le Quiou offre aux curieux un terrain de jeu enchanteur. On trouve notamment la voie verte qui emprunte l’ancienne voie ferrée qui forme aujourd’hui la véloroute de Saint-Malo à Evran. L’ancienne gare du Quiou se situe d’ailleurs en proximité immédiate du site gallo-romain. Aux abord du bâtiment de l’ancienne gare (au charme intact), des panneaux d’interprétation expliquent le développement du chemin de fer qui reliait alors la Brohinière à Dinan. Lancée à la fin du XIXème siècle dans le cadre du plan Freycinet qui visait à désenclaver les territoires ruraux, la ligne ferroviaire verra le transport de voyageurs s’interrompre en 1947 et le transport de marchandises en 1985. La portion de voie verte qui traverse le Quiou longe le ruisseau du Hac qui partage son nom avec le château dont on parlera tout à l'heure.

Le Pays des Faluns, une spécificité méconnue
« Les Faluns », un nom mystérieux qui fleure bon les légendes bretonnes. Pourtant, les Faluns ont une histoire bien ancrée dans le réel. Ce nom désigne en effet une roche sédimentaire d’origine marine constituée de débris de coquillages. On trouve cette roche dans la zone correspondant à l’ancienne mer des Faluns, mer peu profonde et chaude qui a laissé ses sédiments dans le sol. Celle-ci s’étendait le long de la Loire jusqu’aux environs de Blois et coupait la Bretagne du reste du continent en rejoignant l’estuaire de la Loire à l’estuaire de la Rance. Aujourd’hui, on voit encore affleurer cette pierre dorée unique en son genre et un parcours est aménagé au Quiou par le département des Côtes-d’Armor qui entretient là l’un de ses espaces naturels sensibles (La Hazardière). La pierre des Faluns et ses anciennes carrières abrite une faune riche et la consistance calcaire du sol entraîne la présence d'une flore tout aussi particulière. Si l’on souhaite en savoir plus sur cette curiosité géologique, la commune voisine de Tréfumel propose à la Maison des Faluns, un parcours d’exposition qui approfondit le sujet.

Le Château de Hac, le charme préservé d'une demeure unique
La pierre des faluns, aussi appelée pierre de jauge (spécifiquement en Bretagne) est le matériau de construction utilisé pour le surprenant Château de Hac qui dévoile ses tourelles d’or au détour de la voie verte. Ce château privé date du XVème siècle et a été construit par Jean Hingant, conseiller du Duc de Bretagne. Bien qu’habité, une partie intéressante du château est ouverte à la visite en haute saison. Ce manoir gothique est remarquable par la préservation dont il jouit. Les jardins qui l’entourent agrémentent à merveille le charme bucolique d’une découverte du Quiou.

Si vous souhaitez prolonger la visite dans les environs, de nombreux sites sont à découvrir !
Parmi eux :
- Les alignements mégalithiques de Lampouy
- La cascade de Néal
- L'if millénaire de Tréfumel
- Les jardins du château de Couellan
- La gare vélorail de Médréac